Un transformateur d'isolement

Vous avez certainement eu des postes tout-courant à dépanner. Si mignons soient ils, ces postes sont plutot dangereux, car en y regardant de plus près, vous verrez que le potentiel du secteur se trouve sur le chassis car ces engins sont dépourvus de véritable transformateurs. Au mieux, le poste est pourvu d'un auto-transformateur et au pire, il n'y a rien du tout. La haute tension est faite en redressant directement le secteur et les filaments des lampes sont mis en série et tout est calculé de manière à ce que l'ensemble de la chaine filament soit alimenté aussi par le secteur. Donc pas de transformateur, gain d'argent et gain de place.

Avec de la chance, vous pouvez vous retrouver avec le neutre sur le chassis, mais de toute facon, la phase du secteur se trouvera ailleurs.

C'est pour cela qu'il est indispensable de réparer ce genre de poste en étant isolé du secteur grace à un transformateur d'isolement.



La plupart du temps, les postes tout-courant étaient prévus pour le secteur 110V (continu ou alternatif, c'est pour cela qu'on les appelait tout-courant). Cela dit, il existait des versions de luxe pouvant être alimentées directement sur le 220V. Ce type de poste a été construit car il était économique et plus simple de construction. Les normes de sécurité de l'époque n'était pas très regardantes sur le sujet....

Souvent il fallait faire chuter la tension pour l'adapter à la chaine filament. Les résistances chutrices étaient plus ou moins importantes suivant la tension à faire chuter et celle ci pouvaient se trouver à l'intérieur du poste, à l'extérieur sous forme d'un bloc spécial à enficher entre le poste et le secteur, ou sous forme de cordon chauffant (la résistance est un fil chauffant qui se trouve dans la gaine du fil d'alimentation de l'appareil). Certains postes sont dépourvus de résistances chutrices car l'ensemble de la chaine filaments fait dans les 120V, donc pas de résistances chutrices et on peut miniaturiser encore un peu plus les postes.

Le dépannage de ce genre de poste (les tout-courants) étant par essence assez dangeureux, il vaut beaucoup mieux utiliser un VRAI transformateur plutôt qu'un banal auto-transformateur qui ne vous isolera pas de l'EDF. En effet, un auto-transformateur ne comporte qu'un seul enroulement branché directement sur le 230V du secteur. On recoltera le 115V, en faisant une prise au milieu de cet enroulement.

Un vrai transformateur (dit aussi d'isolement, parce qu'on sera isolé du secteur encore que je trouve le terme bizarre vu que sur un véritable transformateur on est forcément isolé du secteur sinon ca ne s'appelle pas un transformateur mais un auto-transformateur, mais je n'ai peut être pas tout compris...), un vrai transformateur donc, comporte 2 enroulements.

Un relié au secteur, l'autre relié à l'utilisation.

Voila le schéma de l'engin que j'ai monté, comme vous voyez, c'est très simple :

Arrivée secteur

Nous avons tout d'abord l'arrivée secteur. Sur mon montage, j'ai utilisé un bloc tout fait, genre bloc prise à l'américaine comme vous en trouverez un sur vos alimentations de PC par exemple. J'utilise souvent ce genre de prise, car cela me permet ensuite de ranger l'appareil sur une étagère sans avoir le fil accroché derrière. En plus, ce genre de prises contient 2 selfs assez efficaces pour bloquer les parasites secteurs ainsi que 2 ou 3 condensateurs.

Le transformateur

Le transformateur est bien évidement récupéré. Pierre me l'avais donné et il avait déja été rebobiné ! Cela dit, il avait un enroulement secondaire de 111V (en 0.4mm) et 2 enroulements basse tensions. J'ai débobiné les 3 secondaires, et rebobiné un seul secondaire avec du fil 0.6mm émaillé. Après avoir remis les toles j'ai mesuré la tension, et j'ai trouvé 115V, exactement ce que je voulais. Suivant les heures de la journée, la tension oscille entre 113V et 118V.

J'aurai pu utiliser un transformateur d'isolement tout fait comme il en existe chez CONRAD, mais tous ceux que j'ai acheté chez eux ont un rapport de transformation bizarre. Ils sont donnés pour 2 x 115V en sortie, mais donne en réalité 2 x 135V (même en charge, donc c'est un peu trop). D'ailleurs quand on les alimente à l'envers avec le secteur sur les 2 secondaires 115V en série, on devrait retrouver 230V à l'entrée et bien ce n'est pas le cas, on retrouve 180V, ce qui prouve bien qu'il y a un rapport de tranformation bizarre. Bon, jusqu'a aujourd'hui, je m'en contentais, mais 135V, c'est un peu fort pour les tout-courant, surtout que certains sont calculés très juste au niveau des résistances chutrices.

Voila le bestiau :

L'arrivée secteur comporte un voyant présence de tension (un bête néon avec sa résistance chutrice qu'on trouve tout fait chez les détaillants d'électronique) et un interrupteur marche/arrêt. Voila pour l'alimentation du primaire.

Pour le secondaire, j'aurai pu me contenter d'une simple prise et ca aurait été terminé. J'ai préféré rajouter d'une part un fusible (on est jamais trop prudent...) et aussi un galva permettant d'afficher la consommation de l'appareil branché sur le secondaire

Le galva

Voila donc encore un montage qui pourra aller dans la saga des metrix. Si vous voulez savoir que quoi je parle allez faire un tour ici

Le galva a donc été démonté dans le nième milliampèremètre METRIX de table. Pour ma part, c'est le troisième ou le quatrième que je démonte...



Je l'ai donc démonté ainsi que le shunt associé. J'ai juste enlevé les prises et le comutateur de gamme, et tout cablé en dur. Les indications du cadran sont à multiplier par 10 en premant l'échelle du haut, ce qui me permet de mesurer les intensités jusqu'a 1A. Pour la plupart des postes tout-courant, je devrai avoir une intensité comprise entre 200 et 500mA, c'est du moins ce que j'ai vu avec l'ensemble des tout-courant à ma disposition.

Voila le shunt.



On voit que celui ci à eu un peu chaud. Apparemment, ce milliampèremètre a pas mal servit et l'intensité maximum supportée a été dépassée. Heureusement, le galva n'a rien eu. J'ai juste dû refaire un peu l'étalonnage en changeant une résistance et j'ai rajouté un potentiomètre de tarage sur la facade

Le boitier est constitué d'une petite enceinte accoustique achetée 1 euros chez emmaus (monstrueux ce que je peux acheter comme cochonnerie, mais tenez vous bien, j'ai gardé sa petite soeur pour me faire un HP de dépannage avec un transfo HP à prise à l'intérieur...)

Le boitier

J'ai même gardé la grille de l'enceinte pour faire l'aération à l'arrière du boitier. Cela dit, il ne chauffe pas du tout, ou a peine en utilisation.



Pour la face avant, c'est une plaque de tole que j'ai découpé à la scie sauteuse et que j'ai percée afin d'y entreposer les éléments suivants : galva, potentiomètre de tarage, interrupteur marche/arrêt, voyant présence de tension, fusible et bien sur prise pour la sortie 115V.

Voila les amis.

Ce genre d'appareil est très simple à construire et vous permettra de travailler avec un peu plus de sécurité sur vos chères radios. Je l'ai construit avec de la recup, et en rebobinant le transformateur, mais vous pouvez acheter des transformateurs prévus pour cela et ca fonctionnera très bien. D'ailleurs il existe une multitude de facon, pour en construire 1.

Par exemple :

• Acheter un transformateur d'isolement 230V /115V (solution de facilité)
  
  
  
  
  

• Acheter un transformateur d'isolement 230V /230V et brancher à la sortie un auto transformateur 230V/110V. Cela vous permettra d'avoir non seulement le 110V isolé mais aussi le 230V en n'utilisant que le transformateur sans l'auto-transformateur.
  
  
  
  
  

• Utiliser 2 transformateurs identiques monté tête-bêche. Par exemple, 2 GROS transformateurs de postes et vous reliez les enroulements des secondaires HT entre-eux. Cela vous permettra en plus vu que ces transfo sont équipés de sélecteurs de tension, d'avoir à la sortie 245V, 220V, 127V et 110V par exemple et de bien adapter aussi la tension secteur à l'entrée.
  
  
  
  
  

Longue vie à la TSF et aux bidouilles à tubes, nous vivons une époque moderne :-)